mercredi 19 janvier 2011

Light Calligraphy VS Danse

le livre de référence sur la calligraphie lumineuse

G.J. Plisson (textes et photographies), 
Rézine (Calligraffiti),  
Hassan Massoudy (Calligraphe), 
Julien Breton/Kaalam,
Marko93, 
Deter, LightGraff
Graff it productions,
2007 (ISBN 2-9147-1404-1)

Découverte: Rezine69


Artiste spécialiste de la technique du lightpainting venu de Lyon

I "Light" This La Light Calligraphy venu d'Indonesia


Interview de KAALAM par http://www.street-tease.com

Tombé dans le hip-hop depuis son plus jeune âge, Julien Breton aka Kaalam s’est détourné du parcours traditionnel qui voudrait que n’importe quel amateur du genre devienne rappeur, danseur, graffeur ou Dj. Il a donc a choisi la calligraphie comme moyen d’expression. Si aujourd’hui cet art ne représente pas son activité principale, le temps qu’il lui consacre est suffisant pour nous offrir à chaque fois une nouvelle claque visuelle.
Street Tease : Comment es tu venu à la calligraphie ?
Kaalam : J’ai commencé la calligraphie il y a maintenant six ans. D’où je viens, la calligraphie était un art inconnu et souvent basiquement associé à la religion catholique et la pratique monastique. J’ai découvert la calligraphie juste après le graff qui est beaucoup plus proche de mon univers, à travers la calligraphie arabe qui me semblait dépasser l’art de l’écriture seul. Elle a commencé à évoquer pour moi un art empreint de vie et d’amour des formes exprimant un message directement reçu par le lecteur. La calligraphie représente pour moi cette envie de créer à partir de l’arbitraire, composition de lettre qui forme un mot ou une phrase, une forme homogène essayant de dégager l’énergie du sens profond de la phrase. J’avais envie de véhiculer un message, des phrases fortes qui m’ont fait grandir, et particulièrement des phrases tirées de textes de rap.
Tu t’inspires des calligraphies latines et arabes…
Je m’inspire de l’esthétique de la calligraphie arabe, de ses flexions, de ses techniques et particulièrement celles que j’ai découvertes chez Hassan Massoudy ou Lassaad Métoui. Deux calligraphes arabes qui ont impulsé chez moi cette envie de calligraphier. Je travaille sur l’alphabet français afin de redonner la beauté et l’équilibre graphique qu’on peut trouver dans les différents styles d’écriture arabe. La totalité des calligraphies présentes sur mon site sont en français. Bien sûr, la lisibilité est très complexe car pour certains mots, je m’autorise à n’avoir aucune règle, je place les lettres en fonction des mes envies et non de leur lisibilité. En revanche, j’essaie toujours de reporter dans la composition de la calligraphie, la phrase avec un style lisible afin d’amener le lecteur à entrer un peu plus dedans. Etant autodidacte, inventer mon style me paraissait plus pertinent et plus simple, je ne voulais pas apprendre des alphabets, mais plutôt tenter de donner à la calligraphie latine la même énergie et la même beauté que celle que dégage la calligraphie arabe contemporaine ou non. J’ai commencé à reproduire des calligraphies arabes sans connaître la signification de ce que je recopiais. Tenter de réaliser des calligraphies en Français en m’inspirant des calligraphies est ensuite venu naturellement.

"J’avais envie de véhiculer un message, des phrases fortes qui m’ont fait grandir, et particulièrement des phrases tirées de textes de rap."

          Quelles sont tes influences ?
Elles sont diverses. Les phrases que je calligraphie sont tirées de citations, de proverbes, de film, d’une phrase d’un ami saoul à 3h de matin. Je m’inspire du quotidien, de mon parcours et de mes proches. Mais je calligraphie aussi beaucoup de phrases issues de textes de rap français. La culture hip-hop a bercé ma vie et a énormément influencée ma vie. Ces phrases sont relatives à mon parcours et l’envie de partager la profondeur de certaines citations à un public non-averti question hip hop.
Qu’est ce qui fait que tu vas choisir une phrase plutôt qu’une autre ?
Les phrases que je reprends sont pour la plupart subversives et porteuses d’un message fort. Je les choisis en fonction de l’émotion qu’elles provoquent chez moi et du texte duquel elles sont tirées. Pour donner des exemples de phrases et d’artistes, j’ai commencé par calligraphier des phrases de d’Ali et Booba à l’époque de Lunatic comme « le vrai pouvoir est ininterrompu » ou « j’ai vu le passé kidnapper l’avenir », les dernières que j’ai fait sont celles d’I am « J’attends la fin de leur monde » et de Tandem « J’assume si je versifie la folie ».
Quels artistes aimerait tu « quoter » ?
Despo Rutti, mec! Conscient et impulsif en même temps, tout le paradoxe qui compose le hip-hop. Je pense aussi reprendre prochainement des textes de Dead Prez, groupe de rap américain et de Keny Arkana.

"Les phrases que je calligraphie sont tirées de citations, de proverbes, de film, d’une phrase d’un ami saoul à 3h de matin..."

Comment travailles tu ?
C’est relativement long pour la création. Je commence souvent par esquisser au crayon la composition globale de la calligraphie. Cela peut se faire n’importe où suivant l’inspiration. Je bosse chez moi la plupart du temps pendant de longues heures de créations. Je ne suis pas quelqu’un qui travaille un peu chaque jour. Je travaille sur un coup de tête, longtemps ! Pour les outils : carton, plumes, automatic pen, pinceaux... Pour le support : papier généralement, rarement sur toile.
Comment se développe l’art de la calligraphie ?
Avec de plus en plus de liberté. Le graff, la typographie, la calligraphie, la création numérique, toutes ces disciplines se croisent et s’entrecroisent, s’inspirent les unes des autres. Des choses nouvelles apparaissent chaque jour comme récemment le LightGraff, qui associe gestuelle, calligraphie dans l’espace et « l’art de l’instant ». Le LightGraff offre des possibilités incroyables. La feuille blanche se transforme en décor, en mur, en immeuble, en espace vert. On peut calligraphier l’espace sur plusieurs plans ou en jouant sur les perspectives. Il n’y a pas de limite… De plus, il offre la possibilité au corps en entier de s’exprimer et plus non seulement à la main et au bras. Il y a une notion chorégraphique qui me donne encore plus de plaisir lors de la réalisation.
Peux tu nous parler des deux livres auxquels tu as récemment participé ?
Le premier est le livre « Light-graff » réalisé par le photographe Guillaume J. PLisson et le graffeur Rézine aux éditions Graff It. C’est un ouvrage qui leur a demandé deux ans de travail. Hassan Massoudy, Marko93 et Deter et moi-même avons collaboré à ce livre. C’est le premier entièrement consacré au light-graff, cette révolution calligraphique….
Le second ouvrage est le livre « Arabesque » (www.arabesque-graphics.com). C’est un état des lieux des artistes internationaux inspirés par la culture arabe et réalisé par le Designer Allemand Ben Wittner. Il regroupe calligraphes, illustrateurs, designers, typographes et graffeurs inspirés par l’écriture arabe. Le livre sort en avril et il est magnifique…
Auteur : Alino pour http://www.street-tease.com

A Découvrir: MARKO 93

C’est en 1988 que Marko plonge dans l’univers du Hip-Hop, et plus particulièrement dans le Graffiti qui est à cette époque fortement influencé par les styles américains. Jusqu’aux années 90 il aiguise sa technique : lettrages, personnages réalistes et caricatures, RIP … les graffs de Marko font partie des murs de sa ville, certains enfants du quartier ont participé à leur création.
A partir de 1994, il commence à mélanger des formes d’écriture arabe abstraite au graffiti et au tag. Il taille ses caps (embouts de bombe) à l’instar du calligraphe qui taille son calam afin d’obtenir des pleins et des déliés. Cela donnera quelques années plus tard son style particulier : le “kalligraffism“.
 
En 1999 Marko commence à explorer l’univers du light-painting : c’est le début de la Future School.
Interrogé par les trainées lumineuses laissées par les phares de voitures sur une photo prise de nuit, il cherche le procédé pour maitriser ces traits de lumière dans l’espace, et le résultat sur photo. Pause lente, LEDS, univers sombre … la technique de base est trouvée, et son champ d’application est incommensurable.
De fil en aiguille, les domaines de recherche se multiplient, à la même époque, il découvre le film culte “The pillow book”, il se met à la peinture sur corps au posca (feutre à gouache) le “body-painting” ou comme il l’appel, le “body-writing”.
Le rapport à la création est interactif et direct : l’outil tient dans la poche, Marko peut le dégainer et poser ses traits en quelques secondes sur la partie du corps qui l’a interpelé, faisant cadeau d’une œuvre personnelle et éphémère …
Des plus grands clubs parisiens au défilé de John Galiano (printemps-été 2008) jusqu’à l’exposition Rue au Grand Palais à Paris ; Marko pose son posca sur, et à la joie de, tous.
En accord avec son temps, c’est au début de ce 21ème siècle qu’il adapte le light-painting à la vidéo en créant des images animées en temps réel, technique qui évolue encore aujourd’hui, au rythme des progrès technologiques et des chercheurs -de plus en plus nombreux- qui s’y intéressent.
Fin 2004, il se remet à la peinture sur toile de tous formats, à l’aise à la bombe comme au pinceau, il adapte ses outils aux peintures grands formats en mélangeant bombes de peinture, balais, brosses.et pinceaux.
L’artiste a toujours associé son art à la rencontre : que ce soit pour initier des novices ou découvrir d’autres techniques. Marko aime voyager : Japon, Brésil, Etats-Unis, Maroc, Egypte, Cambodge, Chine, Mongolie, Allemagne…
Il multiplie ainsi les différentes collaborations. Parmi les grandes rencontres on peut citer le calligraphe Yousri Al-Mamlouk avec qui il a travaillé plusieurs semaines lors d’une résidence au Centre Culturel français d’Alexandrie, en 2003. Ou encore la tournée Kalligraffiti en Chine avec Fan Zhe, jeune peintre chinois et en Mongolie où il découvre la calligraphie Mongole auprès de Tamir Samandbadraa.
Marko 93 a l’élan naturel de partage et d’envie de découvrir…
 
http://www.marko-93.com/

lundi 17 janvier 2011

Comment ca marche ?

Le principe est le suivant : l’artiste prépare l’appareil photo et lance une photo avec un temps de pose long, c’est-à-dire allant de 30 secondes à plusieurs dizaines de minutes. Durant ce temps de pose, il passe devant l’objectif et réalise une calligraphie aérienne à l’aide de lampes de différentes couleurs. Il s’agit du même principe qui celui consistant à prendre en photo les phares d’une voiture en mouvement. Le résultat est surprenant et magnifique : le décor choisi pour la photo, souvent un paysage, devient le fond de toile d’un message calligraphié qui ne se lit plus qu’en lien avec lui.